J’ai la mémoire est un projet photographique documentaire ayant donné lieu à une exposition hybride, articulant photographies, installations et témoignages recueillis au cours de l’été 2016 lors d’une résidence artistique du photographe Bruno Elisabeth à l’Hôpital Sainte-Marie de Privas.

Un ouvrage a depuis été publié pour rendre compte d’une partie de ce travail tout en mettant en lumière cette institution, lieu impressionnant par sa démesure, et aujourd'hui engagée dans une profonde mutation au travers d'importants travaux de démolition et reconstruction.

La rencontre avec le photographe Bruno Élisabeth marque l’entrée première d’un projet, dont on ignorait encore la teneur et la puissance en l’imaginant : accompagner la Mue hospitalière, distendre le temps, redonner vie à cet « avant » qui, s’il semble toujours avoir été mieux, sera évidemment différent. Et on le souhaite, toujours au cœur de nos humanités.

En amont de la reconstruction, il s’est immergé dans l’établissement, durant un mois, pour recueillir témoignages, photographies, objets… Un patrimoine matériel et immatériel qu’on ne pouvait laisser partir, sans voix, sans écho à cette humanité vécue au cœur de la souffrance psychique.

Juliette Pégon, responsable culturelle, CH Sainte-Marie

En découvrant cette institution, c’est avant tout l’impression d’embarquer sur un navire qui me saisit. Accroché à la colline, ce complexe architectural massif, parfois qualifié de forteresse par les enfants du cru, impose sa silhouette étagée sur une dizaine de niveaux, similaire en cela à celle d’un paquebot. Modelé par le relief et incorporé au tissu urbain, à moins que ce ne soit le contraire, l’hôpital [...] est visible de partout dans Privas. Il en est un point focal, omniprésent et pourtant quasi impénétrable.

Bruno Elisabeth

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Juliette Pégon, responsable culturelle, Centre Hospitalier Sainte-Marie, Privas :